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29 Août 2023
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8 minutes minutes de lecture
La révolution digitale des deux dernières décennies n’épargne définitivement aucun secteur. Et ce n’est clairement pas le secteur bancaire et financier qui fait exception à cette règle. N’en déplaise aux règles et aux visions conservatrices des uns, les banques traditionnelles doivent aujourd’hui composer avec de nouveaux acteurs qui font beaucoup de vagues : les néobanques.
Portées par des modifications majeures des habitudes et des attentes du grand public, les applications bancaires sont aujourd’hui considérées par beaucoup comme le futur incontournable de la banque. Et les chiffres parlent en leur faveur !
Selon un récent rapport publié par la firme d’analyse Grand View Research*,* le marché mondial des banques digitales vaudrait 66,82 milliards de dollars en 2022. Il devrait connaître, selon le même rapport, un taux de croissance annuel composé de 54,8% de 2023 à 2030 !
Aujourd’hui, si l’on en croit les données de plusieurs sources concordantes, environ 400 de ces banques du futur sont actives dans le monde et servent environ 1 milliard de clients.
Mais qu’est-ce qui justifie un tel essor ? Comment ces nouvelles technologies parviennent-elles à s’imposer dans un secteur aussi particulier ? Quelles sont les réelles perspectives sur leur marché pour les années à venir ?
Dans ce dossier consacré au sujet, nos experts partagent avec vous leur analyse sur ces différentes questions. Une étude de cas est par ailleurs dédiée, en fin de dossier, à la néobanque Revolut, l’une des plus en vue actuellement sur le marché français.
Dans la vague de nouveaux termes en vogue dans le monde financier, les confusions sont fréquentes. Nombreux sont par exemple les utilisateurs à faire l’amalgame entre néobanque, banque en ligne, fintech, établissement de crédit ou encore application financière. Commençons donc par un essai de clarification de la définition d’une .
Le terme « néobanque » est communément utilisé pour désigner une nouvelle catégorie d’acteurs ou intermédiaires financiers offrant des services bancaires ou financiers exclusivement en ligne ou accessibles via des Sites web et applications bancaires 100% mobiles.
Il convient cependant de préciser que le terme “banque” est spécifiquement défini à l’article L511-1 du Code monétaire et financier français et désigne exclusivement les établissements de crédit.
Ainsi les établissements de paiement, les établissements de monnaie électronique et leurs agents ne peuvent se prétendre “néobanque” puisqu’ils ne disposent pas de l’agrément (la licence bancaire) et ne sont pas autorisés à faire usage de ce terme réservé, et ce dans un objectif de protection de la clientèle (afin de ne pas tromper l’utilisateur sur les types de services pouvant être fournis).
Ce point étant éclairci, on distingue deux nouveaux types d’acteurs bancaires : les néobanques et les banques en ligne.
Tous deux issus de la digitalisation, ils peuvent proposer des comptes bancaires (courant, épargne, professionnel), des produits d’épargne, des cartes de paiement, et des produits de crédit. Leur offre est donc plus complète qu’un établissement de paiement ou de monnaie électronique.
Contrairement aux néobanques, les banques en ligne sont adossées à des banques traditionnelles et s’appuient sur cette structure existante pour offrir des services dématérialisés de qualité équivalente.
C’est le cas, par exemple, de Hello Bank (BNP Paribas), Boursorama (Société Générale) ou encore BforBank (Crédit Agricole).
Caractérisé par une accessibilité pour tous, les néobanques, banques mobiles ou encore les banques digitales, n’ont pas d’agences physiques, ni de guichets automatiques de billets propres, et n’ont pas de contact physique avec leur clientèle. Leur offre de services bancaires se caractérise par une la Facilité d'accès depuis chez soi via un site web ou une application bancaire.
En plus des comptes bancaires (courant, épargne, professionnel), des produits d’épargne et des cartes de paiement, ces établissements sont également autorisés à proposer des produits de crédit. Ce qui n’est pas le cas des établissements de paiement, par exemple. C’est le cas notamment de Nickel, Helios ou encore Kard qui sont, à tort, généralement considérées comme des néobanques.
L’émergence des néobanques est un phénomène relativement récent. Les premiers établissements à porter cette appellation ont fait leur apparition en Europe au début de la décennie 2010, avec l’arrivée de pionniers tels que Revolut et N26.
Ces premiers acteurs sont alors perçus comme les acteurs de ce qui s’annonce comme une véritable innovation technologique du secteur bancaire. Surfant sur la vague du « all digital » avec une Utilisation depuis son téléphone, ils mettent notamment en avant des services innovants tels que les transferts d’argent gratuits entre utilisateurs, la gestion de plusieurs devises sur un seul compte et la possibilité de bloquer ou débloquer temporairement sa carte depuis l’application mobile.
Suscitant l’enthousiasme de nombreux utilisateurs en quête de services plus modernes et plus à l’écoute de leurs besoins, ces premières néobanques connaissent un certain succès sur le Vieux Continent. Elles sont assez rapidement suivies par d’autres acteurs qui font leur apparition en Europe, mais aussi dans d’autres régions du monde, comme en Asie et en Amérique.
Aujourd’hui, les néobanques continuent de se développer et de proposer de nouveaux services bancaires innovants, tout en s’adaptant aux réglementations en constante évolution. Elles sont devenues une alternative fiable aux banques traditionnelles grâce à leur sécurité en ligne renforcée et ce ****pour de nombreux consommateurs. En particulier pour les personnes qui voyagent fréquemment ou qui recherchent des services financiers plus modernes, quasi instantanés et une approche plus personnalisée. À n’en pas douter, ces banques digitales sont donc des outils pour se faciliter la vie.
Créé en juin 2014 au Royaume-Uni, Revolut démarre son activité avec la fourniture de cartes de paiement prépayées sans frais de change pour les voyageurs. Elle se développe ensuite pour proposer une gamme plus complète de services financiers incluant différents types de comptes courants, des prêts, ainsi que des solutions d’investissements. Depuis juillet 2021, Revolut est agréé établissement de crédit en Lituanie et peut exercer ses activités de banque en Europe.
De son côté, N26 fait son entrée sur le marché en 2013, en Allemagne, avec une offre initiale de comptes bancaires courants gratuits et de cartes de débit. L’enseigne connaît une croissance rapide jusqu’à franchir, en 2021, la barre des plus de 8 millions de clients. Agréée comme établissement de crédit en Allemagne en août 2016, la néobanque étend son offre de produits et services et inclut désormais les crédits et des solutions d’investissements qu’elle peut commercialiser dans toute l’Europe.
En 2021, N26 réussit une levée de fonds de 900 millions de dollars, avec une valorisation estimée à 9 milliards de dollars.
Ces deux acteurs de la première heure partagent une approche innovante des services bancaires, centrée sur l’expérience utilisateur et la technologie.
La révolution portée par Revolut et N26 n’a pas tardé à faire des émules sur le continent européen. Plusieurs autres acteurs ont repris le même modèle, basé sur une offre de services bancaires sans agence physique, et accessible exclusivement en ligne ou sur une application mobile.
Ces acteurs peuvent être répartis aujourd’hui en deux principales catégories : les néobanques généralistes ****dont certaines finissent par proposer des services à valeur ajoutée, et les néobanques spécialisées .
Il s’agit de néobanques qui se concentrent sur des services bancaires de base, en l’occurrence la gestion de comptes courants ou encore les cartes de paiement. En Europe, elles sont nombreuses, avec parmi les plus populaires : Monzo, Starling Bank, Bunq, Atom Bank.
Fondée en 2015, Monzo est l’une des premières néobanques à proposer des cartes de débit sans frais, une application mobile intuitive et une fonctionnalité de budgétisation intégrée.
En mai 2017, elle dépasse la barre des 250 millions de Livres Sterling de dépenses effectuées par l’intermédiaire de ses cartes prépayées. La néobanque possède alors environ 200 000 clients. Fin 2021, Monzo, qui compte alors plus de 5 millions d’utilisateurs, est valorisée à 4,5 milliards $.
Créée un an avant Monzo, Starling Bank, s’inscrit un peu dans la même dynamique en proposant des services bancaires simples et sans frais. Toutefois, cette néobanque a fait le choix de se concentrer sur les comptes courants pour les particuliers et les entreprises.
En mars 2022, Starling Bank annonce être désormais devenue rentable, avec un bénéfice net avant impôts évalué à 32,1 millions de Livres Sterling, et un portefeuille d’environ 2,7 millions de clients actifs.
Bunq naît en 2012, aux Pays-Bas. A ses débuts, elle propose uniquement des comptes pour particuliers avant de proposer, par la suite, des comptes professionnels. Aujourd’hui, l’offre de produits et services de cette néobanque est assez diversifiée, allant de la simple gestion de comptes aux transferts à l’international, en passant par la fourniture de cartes de paiement.
En 2021, Bunq devient une licorne grâce à une levée de fonds qui porte sa valorisation boursière d’alors à 1,6 milliard d’euros.
Ces néobanques ont connu une croissance fulgurante au cours de ces dernières années, et ont contribué à stimuler l’innovation et la concurrence sur le marché des services bancaires.
Les néobanques dites “verticales” sont des acteurs du marché qui se concentrent sur des segments spécifiques, en proposant des services financiers adaptés aux besoins de leur clientèle cible.
Parmi ces acteurs de ce marché, on peut notamment citer Kard, GreenGot, Qonto et Shine. Ces acteurs financiers ne sont pas à proprement parler des néobanques dans le sens où ils ne disposent pas (encore) d’une licence bancaire, mais ils proposent cependant des solutions financières digitales (100% via une application mobile), innovantes et ciblées.
Amine Bounjou et Scott Gordon sont les fondateurs de Kard, un distributeur de monnaie électronique créé en décembre 2018 qui cible la génération Z, notamment les adolescents et les jeunes adultes.
Grâce à l’application mobile de Kard, ces derniers ont accès à un compte de paiement associé à une Mastercard à autorisation automatique. Diverses fonctionnalités intégrées permettent par ailleurs aux jeunes détenteurs de ces comptes de gérer au mieux leur argent de poche.
Kard offre par ailleurs aux parents la possibilité de superviser la carte via une appli parents. Depuis celle-ci, il est possible d’alimenter le compte, de fixer des limites, de bloquer/débloquer le compte, et même de discuter avec son ado à propos des différentes transactions.
GreenGot cible, pour sa part, les consommateurs préoccupés par les questions environnementales. Cet agent d’établissement de monnaie électronique promet à sa clientèle de reverser directement les frais d’interchange à des projets de préservation de l’environnement. En ce sens, GreenGot veut se démarquer des banques traditionnelles qui investissent l’argent de leurs clients dans des industries fortement émettrices de CO2.
Fondé en 2016 en France, l’établissement de paiement Qonto se concentre sur les petites et moyennes entreprises, en offrant une plateforme de gestion de comptes bancaires en ligne, ainsi que des fonctionnalités de gestion des dépenses et de gestion de trésorerie.
De son côté, l’établissement de paiement Shine cible les travailleurs indépendants et freelances, en offrant des services de facturation, de comptabilité et de gestion de projet intégrés.
L’apparition et l’essor des néobanques n’est pas un épiphénomène limité au continent européen. Que ce soit en Amérique du Nord, en Amérique Latine ou encore en Asie, de nouveaux acteurs apportent aussi, depuis la décennie passée, de nouvelles alternatives en matière de services bancaires et financiers.
Aux États-Unis, les néobanques ont fait leur apparition à partir de 2010, avec des enseignes telles que Simple et Moven.
Ces deux pionniers sur le marché américain proposent des outils de budgétisation et des alertes en temps réel pour les transactions bancaires, permettant aux clients de mieux gérer leurs finances personnelles. Mettant en avant des frais bancaires réduits, ils misent sur des services bancaires plus accessibles pour tous les américains.
Leur dynamique est reprise et adoptée par plusieurs autres acteurs à leur suite.
Chime lance ses activités en 2012. Son offre est accessible via une plateforme mobile ergonomique et intuitive permettant une gestion simple et efficace de ses finances.
Cette néobanque propose notamment des comptes courants et des comptes d'épargne avec des taux d'intérêt attractifs, ainsi qu’une fonctionnalité de gestion de budget qui permet à ses clients de mettre de côté une partie de leur salaire chaque mois pour atteindre des objectifs financiers définis.
Grâce à cette approche centrée clients, Chime est rapidement devenue l’une des néobanques les plus populaires aux États-Unis. Elle revendique plus de 12 millions de comptes bancaires ouverts en 2021. La même année, sa valorisation atteint 25 milliards de dollars à la faveur d’une levée de fonds de 750 millions de dollars.
Autre néobanque très populaire aux États-Unis, Varo propose des comptes courants et des comptes d’épargne sans frais ni minimum de solde. Elle propose également à ses clients, des cartes de crédit, des prêts personnels, ainsi que des outils de gestion de budget et de prévision de revenus.
En 2020, Varo obtient une charte bancaire nationale, devenant ainsi la première néobanque à être entièrement réglementée aux États-Unis.
En dehors de Chime et Varo, plusieurs autres néobanques opèrent aujourd’hui sur le marché des États-Unis. C’est le cas notamment de Seis et Pana, deux “néobanques” verticales qui s’adressent à la communauté latino-américaine. Le secteur continue de également compter de nouveaux arrivants portés par une hausse de la demande pour ce type de services.
Selon un récent rapport intitulé « Neobanking Index : The State of Neobanks in 2022 », 8% des adultes américains ont aujourd’hui recours aux services des néobanques et ce pourcentage pourrait passer à 15% d’ici 2027.
Nubank est une néobanque brésilienne qui a fait ses premiers pas en 2013. C’est aujourd’hui la plus grande néobanque d’Amérique latine, avec plus de 75 millions de clients fin 2022, dont 70 millions au Brésil.
Devenue une licorne dès 2019, Nubank propose des services bancaires entièrement numériques via son application mobile, y compris des comptes courants gratuits, des cartes de crédit sans frais annuels, des prêts personnels, des solutions d’investissements et des produits de bancassurances.
En proposant des services bancaires accessibles et abordables à une population qui était traditionnellement exclue du système bancaire classique en raison des coûts élevés et de la complexité des processus, Nubank a littéralement révolutionné le marché brésilien des services financiers.
De plus, la néobanque brésilienne relève le pari de la fidélisation de ses clients en offrant un service clientèle personnalisé, une transparence totale sur les frais et les taux d’intérêt, ainsi que plusieurs fonctionnalités innovantes et évolutives.
La néobanque argentine Uala offre à ses plus d’un million de clients, des comptes personnels associés à une carte de débit ; toutes les transactions étant gérées à partir d’une application mobile.
Créée en 2017, Uala réussit, en août 2021, une levée de fonds de 350 millions de dollars lors d’un tour de table de série D. Ce qui porte sa valorisation de l’époque à 2,45 milliards de dollars.
Lancée en 2015 en Chine, WeBank est l’une des plus grandes néobanques du pays. Portée par le géant de la technologie Tencent, elle offre une gamme variée de services bancaires numériques et mobiles, tels que des comptes courants, des prêts personnels, des cartes de crédits et des produits de placement.
We Bank est la toute première banque en ligne chinoise à obtenir une licence bancaire complète. C’est également la toute première du pays, et l’une des premières au monde, à utiliser la reconnaissance faciale pour l'ouverture de compte.
Attention : les “néobanques” spécialisées ne sont pas de vraies néobanques car elles n’ont que rarement une licence d’établissement de crédit. Moneco n’est pas une néobanque mais une application financière, qui agit sous le statut d’agent d’établissement de monnaie électronique.
L’essor fulgurant qu’ont connu les premières néobanques et celles qui les ont suivies au cours de ces dernières années, ainsi que les prédictions très optimistes des analystes sur leur avenir peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs :
Assez logiquement, c’est du côté des points faibles des acteurs traditionnels du secteur qu’il faut chercher les causes les plus évidentes de l’essor d’une offre concurrente.
Les néobanques ont en effet été créées, avant tout, en vue de combler les lacunes des banques traditionnelles, dont les processus et les structures souvent rigides ne leur permettent pas de s’adapter rapidement aux changements du marché.
Sont souvent évoquées comme lacunes des banques traditionnelles :
Les banques traditionnelles sont en général plus chères, et elles ont des grilles de prix complexes : frais de tenue de compte, frais de découvert, frais de transfert d’argent à l’international, etc. En réponse, les néobanques proposent elles, des services gratuits ou avec des frais moins élevés.
La plupart des clients des banques traditionnelles jugent leurs processus lents. Que ce soit l’ouverture de compte, l’approbation de prêts ou la résolution de problèmes spécifiques liés au fonctionnement des comptes, le temps d’attente est généralement trop long aux yeux des consommateurs.
Plus agiles dans leur fonctionnement et profitant des nouvelles solutions technologiques, les néobanques se montrent plus flexibles et proposent des services personnalisés. Elles ont par ailleurs un service client par chat ou email qui garantit une prise en charge du besoin client plus rapide et plus efficace.
On reproche souvent aux banques traditionnelles une certaine opacité dans leur tarification et dans le prélèvement de frais divers. Ce qui crée une certaine méfiance chez de nombreux utilisateurs des services bancaires classiques.
Souvent figées dans leur fonctionnement et dans leur offre, les banques traditionnelles peinent à faire évoluer leurs services afin de répondre de façon plus adéquate aux nouveaux besoins de leurs clients liés en grande partie à la digitalisation et à l’usage des appareils mobiles.
Pour tous ceux qui recherchent des services plus modernes, notamment pour les clients de la jeune génération, ces enseignes sont donc souvent perçues comme obsolètes.
En réponse aux lacunes des banques traditionnelles, les néobanques proposent des solutions innovantes qui s’adaptatent aux besoins actuels des clients cible. Bien en phase avec leur temps, leurs stratégies sont orientées vers une expérience client optimale. Pour cela, elles mettent en avant :
Les banques digitales mettent tout en œuvre afin de simplifier au maximum le parcours bancaire de leurs clients garantissant ainsi une accessibilité pour tous.
Pour cela, leur premier atout est leur application mobile qui permettent, depuis un téléphone, une gestion complète des services en quelques clics. Directement depuis leur smartphone, les utilisateurs peuvent ainsi accéder à leur compte bancaire en ligne, gérer leurs transactions, vérifier leur solde, bloquer leur carte en cas de perte ou de vol, contacter le service client…, etc.
En matière d’assistance à la clientèle, les néobanques profitent de la dématérialisation de leurs services pour offrir un support client omnicanal (par téléphone, par email ou par chat), avec des plages horaires souvent plus larges.
La plupart des néobanques proposent, en plus des produits et services bancaires classiques, des services supplémentaires, dont des outils de gestion de budget et de prévision de revenus qui permettent ainsi aux utilisateurs de mieux contrôler leurs finances.
Comme nous l’avons expliqué plus haut, les néobanques verticales ou spécialisées proposent leurs Services personnalisés à certaines catégories précises de clients.
Ainsi, certaines néobanques orientent leurs offres plus particulièrement vers les voyageurs, tandis que d’autres ciblent les étudiants, les travailleurs indépendants ou encore les expatriés.
Ce qui leur permet d’offrir des réponses efficaces aux réelles attentes de leur clientèle cible.
L’émergence des néobanques a été rendue possible en grande partie par les opportunités offertes par les innovations de ces dernières décennies telles que :
La généralisation de l’usage des téléphones mobiles et la disponibilité de réseaux haut débit permettent aux néobanques de fournir des services bancaires innovants accessibles depuis n’importe où et à tout moment.
Plusieurs néobanques utilisent la technologie de blockchain pour certaines de leurs opérations telles que les transferts d’argent internationaux. Cela permet de gagner du temps et offre une
cybersécurité renforcée, tout en réduisant les coûts.
L’IA et le Machine Learning
Les néobanques utilisent l’IA (Intelligence Artificielle) et le Machine Learning afin d’améliorer l’expérience utilisateur, proposer des produits et services personnalisés, détecter les fraudes et améliorer les processus de conformité.
Grâce aux API (Interfaces de Programmation d’Application), les néobanques peuvent se connecter à d’autres services financiers et créer des écosystèmes financiers plus larges.
Créée en 2014 par Nikolay Storonsky et Vlad Yatsenko, Revolut est l’une des pionnières sur le marché européen des néobanques. Près de 10 ans après le lancement de ses activités, elle fait encore partie des leaders sur le marché international.
Mais comment cette société britannique basée aujourd’hui à Vilnius (Lituanie) est-elle parvenue à porter la révolution des néobanques ? Comment parvient-elle à se démarquer des nouveaux acteurs ?
A sa création en 2014, Revolut s’était fixé comme objectif d’offrir une alternative aux services bancaires traditionnels pour les voyageurs, en proposant une carte de crédit prépayée sans frais de change. La jeune fintech a alors pour ambition de rendre les transactions à l’étranger plus abordables et plus pratiques pour les voyageurs réguliers.
En 2017, Revolut lance son application mobile. Celle-ci permet aux utilisateurs d’ouvrir un compte bancaire en ligne en seulement quelques minutes. Pas besoin de se rendre dans une agence physique ; l’enseigne n’en possède d’ailleurs aucune ! Que ce soit pour effectuer des virements, faire du change de devises ou pour accéder aux autres services de cette nouvelle banque, les clients de Revolut passent directement par l’application.
Au fil des ans, Revolut a élargi son offre de produits et de services avec notamment, les cartes de paiement, les prêts personnels, ainsi que des produits de bancassurance comme l’assurance voyage.
Revolut s’est également étendue à de nouveaux marchés à travers l’Europe, l’Asie et les États-Unis, où elle compte désormais plus de 15 millions d’utilisateurs. Aujourd’hui, la néobanque britannique revendique 27 millions d’utilisateurs à travers le monde.
Très diversifiée, l’offre de produits et services bancaires de Revolut s’articule aujourd’hui autour de quelques éléments principaux.
La carte de paiement internationale est l’un des produits phares de Revolut. Elle permet à ses utilisateurs de dépenser de l’argent dans une gamme assez large de devises aux taux de change réels, sans frais cachés.
Les utilisateurs peuvent également retirer de l’argent aux distributeurs automatiques de billets à l’étranger sans frais supplémentaires jusqu’à une certaine limite mensuelle. La carte de paiement Revolut est disponible sous sa forme physique, mais également sous la forme d’une carte virtuelle.
A partir de l’appli mobile de Revolut, il est également possible de gérer les plafonds de transaction de la carte, et de la bloquer instantanément en cas de perte ou de vol.
Les banques traditionnelles pratiquent généralement des marges importantes sur les taux de change lors de transactions internationales. Cela signifie que le taux de change proposé aux clients n'est pas le taux de change réel, mais un taux majoré qui permet à la banque de réaliser des bénéfices supplémentaires. Ces marges peuvent varier considérablement en fonction des banques et des devises concernées.
Revolut, en revanche, propose à ses clients des taux de change interbancaires en temps réel. Cela signifie que la néobanque utilise le taux de change réel entre les deux devises, sans ajouter de marges ou de commissions. Les clients peuvent ainsi réaliser des économies importantes lors de leurs voyages à l'étranger ou lors de transactions avec des partenaires étrangers.
En outre, Revolut propose des taux de change avantageux pour les transactions effectuées le week-end. Les marchés financiers étant fermés pendant cette période, les taux de change proposés par les banques traditionnelles sont généralement majorés. Afin de permettre à ses clients d’opérer même pendant ces jours non-ouvrés, Revolut applique des taux de change plus avantageux le week-end.
Cette fonctionnalité de taux de change interbancaires en temps réel sans frais supplémentaires est l’une des caractéristiques les plus appréciées de Revolut.
C’est l’un des atouts majeurs de l’offre de Revolut. La néobanque permet en effet à ses clients de détenir et de gérer plusieurs devises à partir d’un seul compte. Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour les personnes qui voyagent fréquemment ou qui effectuent fréquemment des transactions en devises étrangères.
Depuis leur compte Revolut, les utilisateurs peuvent échanger instantanément et gratuitement des devises, sans avoir à supporter les frais supplémentaires généralement facturés par les banques traditionnelles.
Il est par ailleurs possible de programmer des alertes de taux de change pour une devise particulière et même de définir un taux de change précis auquel une conversion est automatiquement effectuée.
Revolut poursuit sa croissance sur le marché européen et à l’international. La néobanque britannique a publié, en mars 2023, son rapport annuel pour l’exercice clos le 31 décembre 2021.
La croissance du portefeuille de clients actifs (9 millions de nouveaux clients) et l’augmentation des revenus dans toutes les principales gammes de produits ont permis à la société d’afficher de solides indicateurs financiers pour cette première année complète de bénéfices. En plus de ces revenus qui ont triplé, passant de 220 millions de livres en 2020 à 636 millions de livres en 2021, sa marge brute s’est améliorée, passant de 33% en 2020 à 70% en 2021.
En parallèle, le nombre de salariés travaillant pour Revolut a plus que doublé pour franchir la barre des 6 000 personnes.
Enfin, grâce à la licence bancaire européenne obtenue en 2021, la néobanque a pu se déployer dans 12 nouveaux pays en 2022, portant à 30 le nombre total de pays européens qu’elle dessert.
En 2023, Revolut compte lancer plusieurs nouveaux produits importants et devrait s’implanter sur de nouveaux marchés, notamment la Nouvelle-Zélande, le Brésil, le Mexique et l’Inde.
L’arrivée des néobanques a eu un impact significatif sur le système bancaire traditionnel. Ces nouveaux acteurs ont en effet contraint les banques traditionnelles à repenser leur modèle d’affaires et à s’adapter plus précisément aux nouvelles attentes de leur clientèle.
Grâce à leur approche innovante et à l’utilisation des nouvelles technologies, les banques mobiles ont également obligé les banques traditionnelles à prendre en marche le train de la digitalisation afin de rester compétitives.
Pour les consommateurs, l’essor des banques digitales est avant tout perçu comme une aubaine, **** rendant le jeu de la concurrence plus intéressant que jamais. Ces banques nouvelle génération offrent de solides alternatives et imposent de nouveaux standards aux enseignes traditionnelles.
Cependant, bien que les perspectives soient très positives, la question de la rentabilité reste l’un des défis majeurs que doivent relever toutes les néobanques.
En effet, selon les données publiées en mai 2022 par le cabinet de conseil Simon-Kucher, seulement 5 % des 400 banques numériques recensées dans le monde atteignent le seuil de rentabilité. De même, une analyse réalisée en 2021 par le Boston Consulting Group (BCG) montre que sur les 249 banques numériques concurrentes opérationnelles à la fin de 2020, seules 13 ont atteint la rentabilité ; soit seulement 5 % de cet effectif.
En effet, comme le démontrent les études produites en 2020 et 2022 par l’ACPR (le régulateur français), ces nouveaux acteurs sont fortement dépendants des établissements bancaires traditionnels et limités dans leur offre de produits et services. L’environnement fortement concurrentiel dans lequel ils évoluent les poussent par ailleurs à proposer des prix les plus bas possibles malgré des frais généraux d’exploitation de plus en plus élevés compte tenu des contraintes réglementaires.
C’est sans doute, à l’heure actuelle, le risque ou obstacle majeur pouvant ralentir les prévisions de croissance mondiales du marché des néobanques dans un environnement réglementaire toujours plus contraignant.
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